mercredi 30 mars 2011

Le paysage breton au XIXe siècle - Musée des beaux-arts de Quimper

La nouvelle exposition du Musée des beaux-arts de Quimper débute ce soir même. Elle est consacrée à la découverte de la Bretagne par les artistes paysagistes du XIXe siècle.
Le programme annoncé est alléchant : Turner, Corot, Boudin, Monet... 80 peintures sont présentées dans cette exposition, agrémentée par ailleurs de dessins et gravures. 


L'évolution du traitement pictural, comme des thématiques, sera intéressant à suivre. Je reviendrai très prochainement sur cette grande exposition après l'avoir visitée.

L'exposition est visible jusqu'au 31 août 2011. Pour plus d'informations pratiques, rendez-vous sur le site du Musée des beaux-arts de Quimper en suivant ce lien.

samedi 26 mars 2011

La Faïencerie d'Art Breton résiste à la crise

Le journal Ouest-France consacre aujourd'hui un portrait à la Faïencerie d'Art Breton, la "petite dernière" de nos faïenceries quimpéroises. Le choix d'une marque parallèle depuis quelques années (Armor faïence), diffusant des produits revêtus d'un chromo à la place du "peint main", semble permettre à l'entreprise de se maintenir. Si les puristes réprouvent, force est de constater que cette stratégie permet de maintenir en parallèle la tradition de la peinture à main levée sur une part des céramiques.

Pierre Henriot - cliché Ouest-France


La création d'une marque meilleur marché l'a sauvée. La Faïencerie d'art breton, l'autre faïencerie quimpéroise, a-t-elle trouvé la bonne recette pour faire face à la crise ?

Alors que la crise touche sévèrement la faïence quimpéroise, mettant HB Henriot en difficulté,  l'exemple de la Faïencerie d'art breton mérite réflexion. Cette petite entreprise (10 salariés, 735 000 € de chiffre d'affaires) réussit à faire face. Pierre Henriot, un des fondateurs de la Fab, s'explique.
Comme l'ensemble du secteur des arts de la table, la faïence quimpéroise rencontre des difficultés. Comment fait la Faïencerie d'art breton pour tenir le cap ?
Il est vrai que l'entreprise réussit à conserver son équilibre depuis quelques années. Mais je me garderais de tout triomphalisme. Pour nous aussi, la situation n'est guère facile. Nous avons dû aussi réduire nos effectifs. Au début, nous comptions 22 salariés... En 2006, nous avons constaté un rétrécissement extrêmement brutal du marché. C'était les premiers effets de la crise financière. À ce moment, nous avons constaté un blocage des achats.
Il a fallu réagir rapidement ?
En septembre 2006, nous avons lancé une étude de terrain pour valider une solution possible. Nous avons envisagé la création d'une seconde marque, meilleur marché car fabriquée selon la technique du chromo. Il ne s'agit pas de motifs peints à la main, mais de transferts assurés selon la technique de la décalcomanie. La décision, à la majorité des actionnaires (3 sur 4) a été prise en juin 2007. La nouvelle marque, Armor faïence, est née en janvier 2008.
Dès lors, tout est devenu facile ?
C'est une erreur de penser cela. Sur ce marché de la faïence chromo (essentiellement le bol à oreilles), il existe un leader bien installé, la faïencerie de Pornic. Pour les revendeurs, il n'est pas évident de changer de fournisseur. Ne serait-ce que pour des questions de stocks. Notre arrivée sur le marché s'est faite en douceur. Souvent à l'ouverture de nouveaux points de vente. Ou dans des magasins assez actifs. Nos produits ont été progressivement acceptés.
Les différences de prix sont importantes ?
Le prix public d'un bol peint à la main (Faïencerie d'art breton) est généralement compris entre 30 et 35 €. Un bol chromo est vendu entre 7,5 et 9 €...
Il a aussi fallu convaincre le personnel d'accepter la polyvalence. Aujourd'hui, les quatre peinteuses peuvent aussi appliquer des motifs chromo ?
La polyvalence s'est faite naturellement comme dans toute petite entreprise. Le personnel a compris qu'il fallait faire face à la réalité du marché. En prenant cette décision, cela le délivrait aussi d'une certaine peur sur le devenir de l'entreprise. Ici, tout le monde est polyvalent. C'est indispensable.
Finalement, la marque Armor faïence a sauvé la Faïencerie d'art breton ?
Absolument. Aujourd'hui, le chiffre d'affaires se partage entre le peint-main (50 %), le chromo (30 %) et les produits dérivés (serviettes en papier, nappes, tabliers, etc.). Sans cette nouvelle marque, la Fab disparaissait.

                    Propos recueillis par Jean-Pierre Le Carrou

(source Ouest-France 26 mars 2011)

vendredi 25 mars 2011

Colette, Mathurin Méheut - "Regarde..."

Autre livre illustré en vente à la galerie, cette superbe trace de la collaboration de Colette et de Mathurin Méheut, "Regarde...".

Œuvre vendue
L'ouvrage, paru en 1929, est de l'avis des spécialistes une très grande réussite. 
Colette, dans une lettre à Méheut après la parution du livre lui déclare "Cher Méheut ami, le volume est si beau ! Quelles fraîches couleurs, quel beau dessin infaillible ! Cette petite prose s'en va, aidée par vous, jusqu'au bout de l'horizon marin (...)".


L'ouvrage présente deux courts textes de Colette, "Regarde..." et "La flaque", destinés au jeune public. "Regarder, c'est apprendre" peut-on lire à la première ligne... Le premier texte évoque l'extraordinaire familiarité de l'enfant avec la nature, le second, parle de la vie dans une flaque sur la côte bretonne, observée par l'écrivain hédoniste. "La belle flaque, poche de roc, à chaque marée remplie, illuminée, vers l'heure de midi, par une grande épée de soleil qui plonge, verticale, jusqu'à son fond de granit violâtre tapissé de zostères ! Il ne se passe guère de jour que je ne lui rende visite."


L'occupation de l'espace par les illustrations de Méheut est une très belle réussite. Les dessins ont été reproduits par zincogravure. Les couleurs, déposées au pochoir à la main, sont restées très vives et tonifient l'ensemble.


"Regarde..." par Colette et Méheut 
J.-G. Deschamps, libraire, 3bis cour de Rohan, Paris
Colorié au pochoir par Jean Saudé
Achevé d'imprimer en novembre 1929 sur les presses de l'Imprimerie nationale
Exemplaire sur Vélin n°262/700

Contact et renseignements :
 02 98 90 18 22 - 06 61 79 40 69 - galerie.theallet@laposte.net

mardi 22 mars 2011

Robert Micheau-Vernez : expositions au Croisic et à Grasse

Deux expositions pour découvrir ou redécouvrir Robert Micheau-Vernez.

La première se tiendra à Grasse, du 2 mai au 10 juin. Intitulée "Le peintre Micheau-Vernez, alchimiste de la couleur", elle fera la part belle aux représentations de la Provence et des fleurs (le lieu le suggère !) par l'artiste.


Les musées de Grasse ont eu la bonne idée de mettre en ligne le dépliant et le catalogue de cette exposition. Il vous suffit de cliquer sur ce lien et de vous laissez guider.


Seconde exposition, au Croisic, dans les locaux de l'ancienne criée, du 18 juin au 20 juillet. L'artiste a passé la fin de sa vie dans cette ville qui lui rendra hommage. En préambule à cette rétrospective, Bernard Verlingue présentera le 31 mars prochain une conférence consacrée à "la faïence de Quimper et les artistes, dont Robert Micheau-Vernez". Pour plus d'informations pratiques sur cette conférence, suivez ce lien.

samedi 19 mars 2011

Florian Le roy, Mathurin Méheut - "Vieux métiers bretons"

Plusieurs ouvrages anciens, notamment illustrés par Mathurin Méheut (1882-1958), sont désormais en vente à la galerie. Dans les prochaines semaines je présenterai ces livres.

Livre vendu
Commençons aujourd'hui par "Vieux métiers bretons" de Florian Le Roy, illustré de 350 dessins originaux de Mathurin Méheut.
L'ouvrage est paru "Aux horizons de France" en 1944.


Denise Delouche, dans son ouvrage "Mathurin Méheut" paru au Chasse-Marée / ArMen en 2001, revient sur la genèse de l'oeuvre :
Pendant la Seconde Guerre, les éditions Horizons de France décident de concrétiser le vieux projet de l'artiste, la publication d'un livre sur les "Vieux métiers bretons" qui vient fort à propos. En ces moments tragiques, l'évocation des traditions et de la belle ouvrage, exaltées par les politiques de l'époque, se doit de redonner confiance aux lecteurs, même si cet artisanat s'est transformé.(...) [Le texte de Florian Le Roy] est le fruit de recherches considérables, magnifiées par un style très allant. (p. 83)


L'exemplaire que je propose est broché, la couverture, rempliée, présente quelques rousseurs mais l'intérieur est resté très frais.


Sommaire : Les pots cassés, Les marchands d'oignons, Fretté de rose et de vert, La vie à reculons, Le bois vivant, Le charpentier qui survit à l'Arche, Toiles de Bretagne "Bretagnes légitimes", Équipages terriens, L'eau et le vent, Tu es Pierre, De fil en aiguille, Le sel de la mer.
305 pages - dimensions H. 28,5 cm - L. 23 cm.

N'hésitez pas à prendre contact pour toute information complémentaire


Contact et renseignements :
 02 98 90 18 22 - 06 61 79 40 69 - galerie.theallet@laposte.net

vendredi 18 mars 2011

Le Musée de la faïence de Quimper pourrait réouvrir

Le journal Ouest-France du jour nous fait cette annonce. L'idée est celle de la mise en place d'un fonds de dotation. A suivre !

de gauche à droite : Bernard Verlingue, Jean-Yves Verlingue, Pierre Henriot - Cliché Ouest-France

Musée de la faïence : il pourrait enfin rouvrir

Quatre ans après sa fermeture, le musée de Locmaria a des chances de renouer avec le public. Les mécènes sont là. Reste à vérifier le montage financier.
Fermé depuis 4 ans
Musée de la faïence, 14, rue Jean-Baptiste-Bousquet. Le coeur de Locmaria, le quartier faïencier. De l'autre côté de la ruelle pavée, les imposants bâtiments de la faïencerie HB Henriot. Alors que la faïencerie, héritière d'un savoir-faire plus que tricentenaire, se cherche un repreneur, les portes du musée sont restées closes depuis 2007. Depuis 4 ans, les 800 pièces régulièrement exposées ne peuvent plus être admirées par les amoureux du Quimper. Mais aujourd'hui, les choses bougent. Jean-Yves Verlingue, fondateur du musée, a réussi à mobiliser des mécènes pour donner une deuxième chance à ce lieu de patrimoine. Réouverture espérée, mai-juin, idéalement. En tout cas, « le plus vite possible », souligne Jean-Yves Verlingue.

Fonds de dotation
Pourquoi un espoir de réouverture aujourd'hui ? En 2007, quand les mécènes qui financent le musée depuis sa création renoncent pour diverses raisons, Jean-Yves Verlingue et son fils Bernard, conservateur du musée, espèrent convaincre les collectivités de prendre le relais. Même partiellement. Les discussions sont longues. Compliquées. Le département et la région se disent à l'époque prêts à s'engager, épaulant ainsi un projet municipal. Mais ni Alain Gérard, ni Bernard Poignant, maires successifs, ne donnent suite. Le temps a passé. Le musée est resté fermé. Quand Jean-Yves Verlingue reprend le dossier, il constate qu'un dispositif fiscal (le fonds de dotation) peut inciter des mécènes à faire des dons. « Aujourd'hui, j'ai une douzaine de souscripteurs. Des noms connus. » Reste une dernière formalité à accomplir. « L'administration doit valider ce montage. » Essentiel pour assurer la tranquillité fiscale des donateurs.

La porte reste ouverte
Jean-Yves Verlingue continue son tour du Finistère pour compléter le « tour de table ». Il dévoile que Jacques Verlingue, un autre fils, le célèbre courtier en assurances, fait partie de ces souscripteurs. Il reconnaît aussi qu'il ne désespère pas de convaincre les collectivités. « Cela reste la solution pérenne par excellence. Nous avons la volonté de montrer cette collection qui appartient à notre famille. » Si le musée, institution privée (créée dans les anciens bâtiments de la faïencerie Porquier et entièrement financée par Jean-Yves Verlingue en 1991) ne peut bénéficier de subventions, l'association des Amis du musée de la faïence (150 membres) peut en être destinataire. La porte reste donc ouverte.

Aucun équivalent au monde
Le dernier inventaire détaillé du musée de la faïence a permis de répertorier 3 500 pièces. Entre 600 et 800 étaient régulièrement exposées. Il faut compter aussi avec 952 planches d'artistes (150 de Mathurin Méheut), oeuvres à partir desquelles étaient réalisées les planches d'atelier qui servaient aux peintres chargés du décor des faïences. « Cette collection n'a aucun équivalent au monde », certifie Bernard Verlingue, conservateur du musée. Elle est essentiellement composée de « pièces modèles » venant directement des faïenciers. Pas toujours les plus parfaites techniquement, « les plus belles étaient vendues aux clients », mais souvent très recherchées. « Cette collection est complémentaire de celle constituée par le musée breton (un millier de pièces) ».

         Source : Jean-Pierre Le Carrou pour Ouest-France

mercredi 16 mars 2011

Jean-Roger Sourgen, d'Hossegor à Quimper

Né en 1883, cet autodidacte se penche sérieusement sur la peinture à partir de 1915. Durant l'entre-deux-guerres il sera l'un des artistes emblématiques de la région des Landes. Résidant à Hossegor à partir de 1925 il laisse alors sa création se développer sur de nombreux supports (vitrail, ébénisterie...). Durant les années 1930, la manufacture Henriot, alors à la recherche d'artistes régionaux, est en contact avec lui. Pièces de services de table et faïences décoratives seront alors créées à Quimper pour l'artiste. Ces céramiques seront essentiellement vendues dans la région Aquitaine.

Alors que les écrits sur Sourgen commençaient pour la plupart à dater (hormis le texte consacré à l'artiste dans le cinquième volume de l'Encyclopédie des céramiques de Quimper), une exposition au Musée de Borda à Dax en fin d'année 2010 a donné lieu à l'édition d'un ouvrage intitulé "Jean-Roger Sourgen. Peintre d'Hossegor et des Landes".
Ce livre, publié par les édition du Festin, est disponible en commande sur Internet en suivant ce lien.
Par ailleurs, un article du journal Sud Ouest relate l'exposition.
Enfin, le site du Musée de Borda livre quelques précieuses informations sur Sourgen, ainsi que le cliché d'un plat issu des fours quimpérois.