vendredi 30 août 2013

René Quillivic - Le Raz

Une superbe gravure sur bois de René Quillivic (1879-1969), intitulée "Le Raz" et datée dans la planche de 1924, est en vente à la galerie.

René Quillivic - Le Raz - Gravure sur bois - Dimensions de la feuille : H. 50,5 cm ; L. 65,5 cm - sbd Quillivic, n° en bg 28/35.
Œuvre vendue
Nous sommes là dans la pleine influence celtique de l'artiste. Philippe Le Stum dans Impressions bretonnes (éditions Palantines, 2005) nous dit ceci :
A la sérénité de ces vues épurées [les gravures antérieures de l'artiste] s'oppose la violence baroque des marines de 1921 à 1924 [...]. Tout l'espace de la planche est maintenant envahi par une mer dont la houle incessante forme des faisceaux d'ondulations parallèles terminés en crosses et en volutes. Le motif vient du répertoire décoratif des manuscrits gallois et irlandais, sans doute connu de Quillivic par des recueils d'ornementation celtique. (p.123-124).

Les navires, coquilles de noix, oscillent sur les flots déchaînés, tandis que la présence menaçante des rochers est traitée d'une manière très anguleuse. Le phare, minuscule, semble le seul élément statique au sein de ce maëlstrom.
L’œuvre, au final, est d'un superbe équilibre, mis en valeur par la très belle qualité de conservation de cette estampe.

Contact et renseignements :
 02 98 90 18 22 - 06 61 79 40 69 - galerie.theallet@laposte.net

vendredi 23 août 2013

Bernard Galéron, hier dans Ouest-France

A noter, hier, un bel article sur Bernard Galéron, photographe avec lequel travaille la galerie depuis plus de deux ans, dans le journal Ouest-France (édition Quimper - jeudi 22 août 2013) :

Bernard Galéron, un Breton sur tous les fronts

Bernard Galéron - cliché Ouest-France

Ce photographe, né au Pays Basque de parents bretons, travaille avec des chefs cuisiniers, des stylistes, ou pour des revues... Éclectique dans son œuvre, l'artiste est fasciné par la lumière en Bretagne.
Portrait

Dans son studio sur les hauteurs du Moulin Vert, Bernard Galéron achève un livre avec le chef Xavier Hamon. Le sujet ? Le cochon ibérique. Ce qui témoigne de l'éclectisme du photographe breton de 52 ans.

De magnifiques tirages sépia sur des sujets de la faïencerie Henriot ornent aussi la pièce de l'artiste. « Depuis l'apparition du numérique, nous passons beaucoup plus de temps en studio, car nous faisons tout, depuis la prise de vue, jusqu'au traitement des fichiers. » Bernard Galéron reste cependant un homme de terrain. Il y a plus de vingt ans qu'il témoigne de sa passion pour les paysages, les hommes et les richesses de la Bretagne. Mais pas seulement. « J'ai étudié trois ans à l'école de photo de Toulouse, l'ETPA, au début des années 80 et j'ai beaucoup appris sur l'art du tirage en noir et blanc. À l'issue de nos études, nous allions tous démarcher à Paris, munis de notre book personnel. »

À cette époque-là, les agences de publicité et les magazines donnaient plus facilement une première chance aux jeunes artistes : « On pouvait décrocher un boulot d'assistant de grands photographes. »

De Paris à Quimper

Après avoir réalisé quelques commandes de portraits, Bernard Galéron fait des publicités pour Air France et pour le champagne Pommery, « en indépendant ». En 1986 le magazine les Vieilles Maisons Françaises l'embauche comme photographe officiel. « Je suis encore aujourd'hui le pilier de cette revue. » En parallèle, Bernard Galéron intègre l'agence Scope. Il parcourt alors la France pour repérer les architectures les plus caractéristiques du patrimoine français.

Il quitte Paris définitivement en 1990 pour la Bretagne, à la suite d'une première grande commande bretonne : il devait décorer quatre navires de la Brittany Ferries. « Je m'installe d'abord à Plougasnou et en 1993 avec Catia, mon épouse italienne qui attendait notre fils, on décide de venir à Quimper. » En 1994, il collabore avec la nouvelle revue de décoration intérieure Maison Côté Ouest. Le directeur artistique d'alors, Alain Vandenbrook, l'initie, « à l'ancienne », à la photo déco. Il démarche aussi auprès de différentes institutions et entreprises du département pour lesquelles il travaille toujours.

La lumière bigoudène

Pour Bernard Galéron, « la lumière est l'atout majeur de la Bretagne, grâce aux vents qui la font changer. Au Sud-Ouest, les vents la tamisent. Je l'appelle la lumière bigoudène, contrairement à la lumière du Léon, plus saturée. Mes endroits de prédilection sont le Cap-Sizun et les bords de l'Odet ».

Comment le photographe voit-il l'avenir du métier ? « Nous garderons notre place malgré la concurrence des photographes amateurs. Mais il faudra nous démarquer par notre créativité et notre expérience technique. »

Il travaille sur des tirages en digigraphie numérotés sur différents papiers. Depuis 2012, il expose à la galerie de Philippe Theallet, rue Sainte-Catherine, à Quimper. On y voit des monochromes sur les trésors de la faïencerie Henriot.

L'artiste a plein de projets en tête et dit ne jamais se reposer sur ses lauriers : il continue à démarcher sans cesse, à ouvrir les yeux et à investir dans du matériel de plus en plus sophistiqué mais vite dépassé...À noter : cet été, publication d'un numéro spécial Finistère-Sud dans les Vieilles Maisons Françaises. En octobre, sortie de Patta Negra, de Xavier Hamon, aux éditions Palantines. Bernard Galéron collabore aussi à la collection de Pascal Jaouen, et fera des images culinaires avec les chefs Henri Pellen et Guy Guilloux

samedi 17 août 2013

Quimper, colonial - Septième et dernière partie

Fin du voyage, autour de céramiques de Quimper créées dans la mouvance de l'Exposition coloniale, avec une dernière escapade en Égypte.


Présentées sur le stand de la manufacture HB lors de l'Exposition coloniale, les hiératiques Égyptiennes de François Bazin (1897-1956) créaient la surprise.
En effet, l'artiste a réalisé pour la manufacture trois modèles de porteuses d'eau égyptiennes et la plus grande mesure près d'un mètre de hauteur ! On imagine sans peine les complexités de la réalisation d'une telle pièce en 1931...

François Bazin - Grande Égyptienne porteuse d'eau - Grès  - H. 96,5 cm ; L. 30 cm ; l. 31,5 cm  - Manufacture HB, Quimper - ca. 1931.
Ces superbes grès au bleu profond, rehaussés d'or et parfois de platine, ne sont édités qu'à une poignée d'exemplaires.
On sait qu'au Salon des artistes français de 1931, l'artiste présentait un diorama décoratif en plâtre intitulé Dans la vallée du Nil où figuraient, notamment, ces trois sujets.
 

François Bazin est connu dans le Finistère pour plusieurs raisons. Bien que natif de la capitale et actif en région parisienne, la famille de l'artiste avait l'habitude de venir passer des vacances en Bretagne.

François Bazin - Égyptiennes porteuses d'eau - Grès  - H. 44 cm ; L. 29,5 cm ; l. 15 cm  - Manufacture HB, Quimper - ca. 1931.
En 1929, il présente au Salon des artistes français un projet de monument intitulé Aux Bigoudens, terre de pardons et de légendes. Ce projet, récompensé d'une médaille d'or et du Prix national, donnera naissance au magnifique monument visible à Pont-l'Abbé, inauguré sur le Quai Saint Laurent le 7 septembre 1931.


Toujours d'un point de vue régional, on doit à l'artiste le gisant de Monseigneur Duparc de la Cathérale de Quimper, en 1932, ou encore, le monument Aux Bretons de la France Libre de la Pointe de Pen-Hir à côté de Camaret.

François Bazin - Égyptienne porteuse d'eau - Grès  - H. 36 cm ; L. 13 cm ; l.10,5 cm  - Manufacture HB, Quimper - ca. 1931.
Des berges du Nil aux côtes finistériennes, il n'y a donc qu'un pas que cette thématique, aussi atypique qu'exceptionnelle, nous aura permis de franchir.


Gardons en "mémoire rétinienne" ce bleu profond ourlé d'or, comme un trait d'union entre le Nil et l'Atlantique...


Contact et renseignements :
 02 98 90 18 22 - 06 61 79 40 69 - galerie.theallet@laposte.net

mercredi 14 août 2013

Quimper, colonial - Sixième partie

Direction le Maghreb. Continuons d'abord le voyage en compagnie de Gaston Broquet qui nous propose un Potier de Fès fixé en plein déplacement de ses jarres, liées entre elles.


Gaston Broquet - Le potier de Fès - Faïence  - H. 18,5 cm ; L. 7 cm ; l. 6,5 cm  - Manufacture Henriot, Quimper - ca. 1931.
Autre vision de cette région, celle que nous propose l'artiste quimpérois Lionel Floch (1895-1972). Plus connu pour ses peintures, notamment de la région bretonne, Lionel Floch a également voyagé en 1930 en Espagne et en Algérie. Sans doute est-ce là l'origine de ce groupe de deux personnages, une femme et son enfant.
Lionel Floch - Femme et enfant du Maghreb - Faïence - H. 26 cm ; L. 15,5 cm ; l. 11,5 cm - Manufacture Henriot, Quimper - ca. 1931.
Au passage, nous remarquerons que la production de l'artiste pour la manufacture Henriot n'est pas conséquente et que sa création "coloniale" est rarissime.
Enfin, autre rareté, une céramique d'André Galland (1886-1965), toujours pour la manufacture Henriot.

André Galland - Métier à tisser maghrébin - Faïence - Manufacture Henriot, Quimper - ca. 1931.
Deux personnages font face à un métier à tisser, triangulaire, qui se révèle également être un vase.



Ce créateur, prolifique, de la faïencerie Henriot livre fréquemment des pièces étonnantes, détournant personnages et attitudes pour en faire des pièces d'usage. S'il s'illustre dans la création inspirée par différentes provinces (Bretagne, Auvergne, Normandie, Provence...), sa création, sans doute destinée à ce qui était alors une région d'outre-Méditerranée, l'Algérie, semble nettement plus confidentielle.

Suite, et fin, de cette thématique, illustrée d’œuvres en vente à la galerie, dans quelques jours. Direction la vallée du Nil...

Contact et renseignements :
 02 98 90 18 22 - 06 61 79 40 69 - galerie.theallet@laposte.net



vendredi 9 août 2013

Quimper, colonial - Cinquième partie

Retournons en "Afrique noire", avec Gaston Broquet (1880-1947).


Gaston Broquet, célèbre sculpteur de l'entre-deux-guerres, natif de la Meuse, est formé aux Beaux-Arts de Paris. Il remporte une bourse de voyage en 1912, l'occasion de découvrir l'Afrique, un continent qui le fascinera et qu'il visitera à plusieurs reprises (du Maghreb à l'Afrique noire). Son travail s'oriente vers deux thématiques fortes : les monuments commémoratifs de la Grande guerre d'une part, la sculpture de thématique africaine d'autre part.


Primé et médaillé à de multiples reprises, c'est Geo-Fourrier qui l'incite à venir travailler à Quimper dans la perspective, unique, de l'Exposition coloniale de 1931.

Gaston Broquet - La charge - Faïence patinée à l'or  - H. 26,5 cm ; L. 10,5 cm ; l. 8 cm  - Manufacture Henriot, Quimper - ca. 1931.
L'artiste, qui a également travaillé avec la Manufacture de Sèvres, fait éditer pour Quimper moins d'une dizaine d’œuvres, parfois en différentes versions comme c'est le cas ici pour La charge.

Gaston Broquet - La charge - Faïence patinée à l'or  - H. 26,5 cm ; L. 10,5 cm ; l. 8 cm  - Manufacture Henriot, Quimper - ca. 1931.
Outre les attitudes de personnages aperçus, Gaston Broquet propose aussi à l'édition chez Henriot un magnifique buste titré en creux Dianeba.

Gaston Broquet - Dianeba la Soudanaise ou Tête soudanaise  - H. 33,5 cm ; L. 21 cm ; l. 15,5 cm  - Manufacture Henriot, Quimper - ca. 1931.
Une inscription, en creux également, sur le côté, nous renseigne sur la date de création de la terre originale : 11 décembre 1929. Une version en ébène de cette sculpture est également connue.


Suite du voyage colonial dans quelques jours... direction, le Maghreb.

Contact et renseignements :
 02 98 90 18 22 - 06 61 79 40 69 - galerie.theallet@laposte.net

mercredi 7 août 2013

Enrique Marin - L'homme aux colombes

Alors que les Semaines musicales de Quimper débutent au son d'une affiche signée de l'artiste, et qu'une rétrospective du travail du graveur, peintre, céramiste, sculpteur (...) est présentée à Quimperlé à la Galerie du Présidial (jusqu'au 8 septembre prochain), le point sur une nouvelle réalisation de cet ami de la galerie.


Toute la poésie d'Enrique Marin s'exprime ici. D'une évocation de ville concentrationnaire et étouffante, un personnage s'évade. Cet homme aux colombes, c'est le thème très onirique du vol, de la liberté, de l'évasion loin des contingences, que l'on retrouve fréquemment dans l’œuvre de l'artiste. L'opposition des traitements du métal accentue cette différenciation entre le pesant et l'aérien.

Enrique Marin - L'homme aux colombes - acier - H. 49 cm ; L. 29 cm ; 13 cm - Édition limitée à 25 exemplaires signés et numérotés.
 Cette sculpture, visible à la galerie et en vente, est éditée à 25 exemplaires numérotés.


[...] Marin a compris qu'une petite chose qui vous appartient spirituellement valait mieux qu'une trésor que l'on acquiert sans qu'il puisse être vraiment à vous. Il a compris que tout se payait, le succès et l'aisance aussi, qui vous contraignent souvent à avoir avec les autres des relations frustrantes et fausses, faites de violence et d'agressivité. L'unique richesse qu'il attend de lui-même et des autres, c'est l'authenticité. L'hostilité qu'il témoigne à ceux qui lui refusent ou bafouent ce droit, est évidente. Voilà donc la raison qui l'amène, peut-être inconsciemment, à raconter certaines choses et pas d'autres. Préoccupé par le risque de voir sa propre existence attaquée, Marin peut adopter cette attitude comme moyen de légitime défense. [...] Il considère comme ses pires ennemis ceux qui voudraient tout entraîner vers le nihilisme, pour créer des troubles ou pour des raisons obscures, de toutes façons dans des buts qui lui sont complètement étrangers. [...] - extrait de "Profil de l'auteur" par Libero Greco, in Enrique Marin, catalogue d'exposition Sens-Auxerre, 2010-2011.

Contact et renseignements :
 02 98 90 18 22 - 06 61 79 40 69 - galerie.theallet@laposte.net

samedi 3 août 2013

Quimper, colonial - Quatrième partie

Continuons en terres coloniales, toujours aux côtés d’Émile Monier, la découverte de ces œuvres exceptionnelles en vente à la galerie.


Cette Tête de jeune Sourhaïe, appellation quimpéroise qu'il vaudrait mieux traduire par Sonrhaïe, d'un grand dépouillement et d'une belle pureté met largement en valeur le travail du sculpteur. Lors de la présentation d’œuvres de Monier à la Société coloniale des Artistes français en 1931, un Buste de jeune Sonrhaï était présenté sous le numéro 213.

Émile Monier - Tête de jeune Sourhaïe - Faïence - H. 27,5 cm ; L. 16,5 cm ; l. 11 cm  - Manufacture Henriot, Quimper - ca. 1931.
Du même artiste, une très sculpturale paire de serre-livres représentant des femmes Mangbetu.


Nous sommes là dans nord-est de l'actuelle République Démocratique du Congo. Les Mangbetu étaient connus pour la déformation des crânes, pratiquée chez les jeunes enfants.

Émile Monier - Têtes de Soudanaises, serre-livres - Faïence - chaque élément :  H. 24 cm ; L. 14,7 cm ; l. 10,5 cm  - Manufacture Henriot, Quimper - ca. 1931.
Là encore, au salon de la Société coloniale des Artistes français en 1931 était présentée, sous le numéro 204 Tête de femme congolaise, réduite, en serre-livres.


Des œuvres de thématique coloniale de l'artiste figurent dans les collections nationales et, notamment, au Musée des années 30 de Boulogne-Billancourt.

Suite, dans quelques jours, notamment avec Gaston Broquet...

Contact et renseignements :
 02 98 90 18 22 - 06 61 79 40 69 - galerie.theallet@laposte.net