mardi 19 novembre 2019

Mathurin Méheut : 9 gravures

Un rare et magnifique ensemble de gravures de Mathurin Méheut (1882-1958) est arrivé à la galerie il y a quelques jours.

Il s'agit d'un grand coffret entoilé (H. 4.5 cm ; L. 50.5 cm ; l. 63 cm) contenant, sous feuillets mobiles, neuf gravures en taille d'épargne de Mathurin Méheut (six gravures sur linoléum et deux gravures sur bois) imprimées sur papier Japon. Un texte de qualité, dû à René Le Bihan, alors conservateur du Musée des beaux-arts de Brest, accompagne l'ensemble et une préface, en fac-similé, de Maurice Genevoix complète ce superbe coffret.


35 exemplaires de ce bel ensemble ont été diffusés et l'exemplaire actuellement en vente à la galerie est le numéro 2.
Chaque gravure porte la numérotation de l’œuvre ainsi que le timbre à sec MM authentifiant le tirage.

Mathurin Méheut, Labour de printemps, gravure sur linoléum, H. 31.5 cm, L. 38 cm, monogramme inversé en bg.

Cet ensemble est constitué d'un ensemble bigouden cohérent (8 gravures) auquel est joint une gravure en deux tons sur les charbonniers.
René Le Bihan explique la genèse de cette édition de luxe : 9 matrices gravées par Mathurin Méheut lui-même, entre 1919 et 1920 pour la "suite bigoudène", planches par la suite imprimées à quelques exemplaires par l'artiste, de manière très épisodique sous forme d'épreuves d'essai... puis ces matrices ont été oubliées.
Mathurin Méheut, La rogue, gravure sur linoléum, H. 31 cm, L. 38.5 cm, monogramme inversé en bg.
Maryvonne Méheut, la fille de l'artiste, retrouve ces matrices au hasard d'un déménagement. Germe alors l'idée d'un tirage régulier, normé, dans les meilleures conditions possibles. Les linoléums sont alors nettoyés, les matrices des bois restaurées et resserrées, enfin, les épreuves tirées à la main.
Mathurin Méheut, La tour carrée, gravure sur linoléum, H. 31.5 cm, L. 38.5 cm, monogramme inversé en bd.
Cet ensemble cohérent, précis et descriptif tout en étant synthétique et puissant, est livré au public en 1979. Dans l'ouvrage Mathurin Méheut / impressions gravées (Philippe Le Stum, Denise Delouche, Virginie Caudron - éd. Locus Solus/Musée Mathurin Méheut), la "suite bigoudène" est évoquée en ces termes par Philippe Le Stum : "En taille d'épargne, l'entreprise la plus réussie de Méheut ressort de l'esthétique du noir et blanc, fondée sur l'opposition franche de l'encre et du papier. [...] Après sa démobilisation, Méheut séjourna de l'été 1919 à l'automne 1920 à Saint-Guénolé-Penmarch, dans une maison louée à l'écrivain Auguste Dupouy. Observant en artiste ethnographique les populations côtières et paysannes du Cap Caval en Pays bigouden, il leur consacra huit grandes planches dont la gravure s'acheva en 1920. Passant très vite à une autre tâche, il ne prit le temps que d'en effectuer quelques tirages, suffisants pour que son incursion dans la gravure en noir fût remarquée lors de son exposition au pavillon de Marsan au printemps 1921 : l’État se porta acquéreur de plusieurs d'entre elles, ainsi que de dessins préparatoires."
 
Mathurin Méheut, L'arrachage des pommes de terre, gravure sur bois, H. 31.2 cm, L. 38.5 cm, monogramme inversé en bg.
 
"En 1979, avec le concours du conservateur du musée de Brest René Le Bihan, la fille de l'artiste les fit réimprimer [...] avec les Charbonniers en forêt, pour constituer un album de Neuf gravures d'épargne préfacé par Maurice Genevoix. L'académicien s'y souvenait de sa première rencontre avec Méheut, soixante cinq ans auparavant, dans les salles de la première exposition personnelle de celui-ci au pavillon de Marsan, durant l'hiver 1913. Reprenant un mot de Théophile Gautier, Genevoix l'appliquait à Méheut en le décrivant de manière très adéquate comme un artiste voué "cœur et main, aux appels du monde extérieur".
Mathurin Méheut, L'échouage, gravure sur linoléum, H. 31.3 cm, L. 38.5 cm, monogramme inversé en bg.

Des clichés et renseignements complémentaires pourront être obtenus auprès de la galerie.

Contact, renseignements :
 02 98 90 18 22 - 06 61 79 40 69 - galerie@theallet.fr

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