mercredi 25 janvier 2012

Quelques nouvelles d'Henriot

Six mois après la reprise, et le rachat de la FAB, Jean-Pierre Le Goff fait un premier bilan. C'était dans le Télégramme le 11 janvier dernier :

Henriot Quimper. J.-P. Le Goff : «Pas là pour faire du fric»


Jean-Pierre Le Goff - Cliché Le Télégramme


Le lundi 11 juillet 2010, Jean-Pierre Le Goff poussait la porte d'HB-Henriot à Locmaria. Quatre jours plus tôt, le tribunal de commerce lui avait confié les clés de la faïencerie la plus emblématique de Quimper. Le point six mois après jour pour jour.

En juillet dernier, vous vous étiez étonné de vous retrouver seul en lice pour la reprise d'HB Henriot. Regrettez-vous?
Nous avons traversé une tempête en novembre, de nombreuses tracasseries procédurales me sont tombées dessus mais le fondamental est superbe. Je ne regrette rien, cela m'oblige à être sur pont.

Vous êtes ingénieur naval, votre carrière s'est faite dans le transfert de technologies. Quel intérêt pour la faïencerie?
J'ai racheté Henriot contre l'avis de tout le monde. Les conseils me disaient que le peint main à Quimper était fini. Que pour un investisseur, ce n'était pas là qu'il fallait aller. Après la vente, en 2010, de ma société Sirhena à DCNS, je ne cherche pas à faire du fric mais à créer, à me faire plaisir.

Vous avez repris HB Henriot en difficulté pour 250.000 € avec 26 personnes. Comment se porte aujourd'hui la société?
Nous n'avons aucun poste excédentaire. Nous avons maintenu une production très satisfaisante avec 26 personnes. J'ai supprimé beaucoup de frais généraux. En 2011, le chiffre d'affaires va être de deux millions d'euros.

Et la FAB (neuf personnes), reprise en août?
On fait les comptes actuellement, ils ne sont pas enthousiasmants. Je m'attends à un déficit, on ne peut pas redresser la barre en quatre mois. Il faudra prendre des décisions en fonction de l'état des lieux.

Pourquoi avoir racheté cette entreprise?
Henriot et la FAB se tapaient sur la g... J'ai acheté la FAB inconsciemment. Avec ses locaux cela m'a coûté beaucoup plus cher qu'Henriot. Si je ne l'avais pas fait que ce serait-il passé? La ville et l'agence de développement de Quimper-Cornouaille m'ont beaucoup aidé. Si je n'avais pas acheté, elles n'auraient pas pu. Il y aurait eu des attaques pour discriminations économiques. L'achat était un mal nécessaire mais stratégique.

Où en êtes-vous du rapprochement entre les deux entreprises?
Henriot est la maison-mère, la FAB devient une filiale. Henriot est spécialisée dans le peint main et la fabrication du biscuit haut de gamme. La FAB faisait aussi du peint main, elle le fera désormais sous la marque Henriot comme pour le décor Flora. Sous un autre nom, la FAB va être spécialisée dans les produits dérivés, touristiques, le chromo.

Où en êtes-vous du regroupement des activités à Locmaria?
Depuis le 1erseptembre, nous avons libéré près de 50% de nos locaux de Locmaria repris par la ville. Pour l'instant, nous conservons la vitrine de la rue Haute, cela ne va pas durer. Nous nous réorganisons dans le bâtiment qui comprend la boutique au rez-de-chaussée. La production est au premier niveau sur 2.500m². La FAB va être rapatriée entre avril et cet été. Ses deux fours aussi. J'ai fait réparer le four nº3 d'Henriot, on va garder toute la capacité de production. L'entrée du public pour les visites se fera par la boutique.

Vous avez rebaptisé HB-Henriot en Henriot Quimper. Quelle est votre stratégie?
J'ai gardé Henriot car le nom est très connu, comme Quimper. Cela doit aussi permettre d'ajouter le nom d'un créateur. Il faut qu'Henriot Quimper soit associé à un grand designer. Henriot Quimper doit devenir une marque de luxe authentique. Je cherche aussi à entrer dans les chaînes de grands magasins et il y a un fort potentiel à l'export.

Et la diversification dans les bijoux?
Nous lançons la deuxième collection en fin de semaine à Paris. Avec un fort renouvellement et quatre nouveautés majeures: du peint main, un bijou haut de gamme sur commande entre 250 et 300 €, un packaging qui va permettre à la cliente de changer les couleurs des perles sur un ou deux modèles, de nouvelles formes de perles.  

Jacky Hamard - Le Télégramme

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