Jean-Pierre Le Goff serait le seul repreneur potentiel de la faïencerie HB-Henriot. Nonobstant une réduction du personnel, les premières déclarations d'intention du probable futur PDG rassureront les amateurs de céramique de Quimper. De plus (voir plus bas) une coopération voire une coopération avec la Faïencerie d'Art Breton est envisagée. Une nouvelle page de la longue histoire des faïenceries quimpéroises s'écrirait donc. Mais attendons jeudi prochain la décision finale du tribunal de commerce avant de songer à l'avenir...
Jean-Pierre Le Goff (à droite) - cliché Le Télégramme |
HB-Henriot. Plus qu'un repreneur en lice
Sur les trois candidats déclarés à la reprise d'HB Henriot, un seul s'est présenté hier devant le tribunal de commerce de Quimper. Jean-Pierre LeGoff et sa société Ciranoé propose de garder 26 des 50 salariés et de repositionner la faïencerie dans le haut de gamme. Décision jeudi.
La semaine dernière encore, le comité d'entreprise d'HB-Henriot a rencontré séparément les trois candidats. Mais hier après-midi, ni l'investisseur rennais ni les deux associés nantais n'ont fait le déplacement à Quimper.
Reprise de 26 des 50 salariés
Durant un peu plus d'une heure, le tribunal de commerce de Quimper a étudié, à huis clos, la seule proposition émise par la société Ciranoé. «Je veux repositionner la marque vers le haut de gamme, dans les arts de la table, la décoration, les bijoux, faire appel à des créateurs», a expliqué son dirigeant Jean-Pierre Le Goff à l'issue de l'audience exceptionnelle. Sans oublier toutefois le célèbre bol à oreille. Ce «Breton bigouden né à Paris» selon son expression, a évoqué tout à la fois un «coup de coeur» pour la faïencerie et un «vrai projet industriel» en confirmant la reprise de 26 des 50 salariés, un maintien de l'activité à Locmaria (*). «La procédure de licenciement va tomber pendant les congés, ce n'est pas très agréable», a-t-il précisé. L'atelier est en effet en vacances depuis vendredi soir pour trois semaines officiellement.
«Respect du peint-main...»
Son projet privilégie ainsi les personnels de production et le maintien de six des treize «peinteuses», le candidat repreneur évoquant le «respect du peint-main, du produit Henriot». L'offre financière n'a toutefois pas été précisée. «Dans l'immédiat, il y a 60.000€ de travaux de mises aux normes à faire», a-t-il indiqué, envisageant d'abord une location des locaux. «La faïencerie fait un chiffre d'affaires de 2M€ et perd 500.000€. Je veux faire retourner HB-Henriot sur des bases saines et la stabiliser en supprimant les frais commerciaux et administratifs», a-t-il précisé. Âgé de 57 ans, cet ingénieur naval, ancien de l'École centrale de Nantes, a fait sa carrière au ministère de la Défense avant de créer en 1986 à Nantes, une société de transfert de technologie. Sirhena a été cédée en deux étapes à DCNS en2008 et2010. Elle comptait alors 30 salariés. Mi-mars de cette année, Jean-Pierre Le Goff a repris le chantier naval Sibiril à Carantec en difficulté.
Un rapprochement avec la FAB?
À Quimper, il a indiqué une volonté de rapprochement avec FAB, la deuxième faïencerie quimpéroise. «Je suis en discussion pour trouver un terrain d'entente», a-t-il indiqué. Il pourrait passer par un «partenariat pur et simple» jusqu'à un «rachat» pour que «la faïence quimpéroise soit gagnante». «Si le tribunal m'écoute, je veux éviter la concurrence, elle est stérile et destructrice d'emplois», a-t-il plaidé annonçant avoir demandé les clés de l'entreprise dès lundi. Il a aussi laissé entendre un «schéma de développement de Locmaria avec la ville de Quimper».
«Activité emblématique de Quimper...»
«Nous souhaitons favoriser une reprise sur place, pérenniser cette activité emblématique de Quimper et développer un projet à Locmaria». Hier, Marc Andro, adjoint au maire, a rappelé la philosophie d'intervention de la Ville qui l'avait conduit à racheter l'intégralité des locaux de la faïencerie pour un peu plus de deux millions d'euros. «J'attends la décision du tribunal», a-t-il indiqué prudent. «C'est un dossier très difficile. Jean-PierreLe Goff a été très volontaire», a-t-il souligné, constatant sa seule présence au tribunal. Réponse jeudi.
(*) Les parents de Jean-Pierre Le Goff sont originaires de Plozévet et de Guiler-sur-Goyen, il est marié à une Douarneniste.
Jacky Hamard
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