Bernard Galéron, un Breton sur tous les fronts
Bernard Galéron - cliché Ouest-France |
Portrait
Dans son studio sur les hauteurs du Moulin Vert, Bernard Galéron achève un livre avec le chef Xavier Hamon. Le sujet ? Le cochon ibérique. Ce qui témoigne de l'éclectisme du photographe breton de 52 ans.
De magnifiques tirages sépia sur des sujets de la faïencerie Henriot ornent aussi la pièce de l'artiste. « Depuis l'apparition du numérique, nous passons beaucoup plus de temps en studio, car nous faisons tout, depuis la prise de vue, jusqu'au traitement des fichiers. » Bernard Galéron reste cependant un homme de terrain. Il y a plus de vingt ans qu'il témoigne de sa passion pour les paysages, les hommes et les richesses de la Bretagne. Mais pas seulement. « J'ai étudié trois ans à l'école de photo de Toulouse, l'ETPA, au début des années 80 et j'ai beaucoup appris sur l'art du tirage en noir et blanc. À l'issue de nos études, nous allions tous démarcher à Paris, munis de notre book personnel. »
À cette époque-là, les agences de publicité et les magazines donnaient plus facilement une première chance aux jeunes artistes : « On pouvait décrocher un boulot d'assistant de grands photographes. »
De Paris à Quimper
Après avoir réalisé quelques commandes de portraits, Bernard Galéron fait des publicités pour Air France et pour le champagne Pommery, « en indépendant ». En 1986 le magazine les Vieilles Maisons Françaises l'embauche comme photographe officiel. « Je suis encore aujourd'hui le pilier de cette revue. » En parallèle, Bernard Galéron intègre l'agence Scope. Il parcourt alors la France pour repérer les architectures les plus caractéristiques du patrimoine français.
Il quitte Paris définitivement en 1990 pour la Bretagne, à la suite d'une première grande commande bretonne : il devait décorer quatre navires de la Brittany Ferries. « Je m'installe d'abord à Plougasnou et en 1993 avec Catia, mon épouse italienne qui attendait notre fils, on décide de venir à Quimper. » En 1994, il collabore avec la nouvelle revue de décoration intérieure Maison Côté Ouest. Le directeur artistique d'alors, Alain Vandenbrook, l'initie, « à l'ancienne », à la photo déco. Il démarche aussi auprès de différentes institutions et entreprises du département pour lesquelles il travaille toujours.
La lumière bigoudène
Pour Bernard Galéron, « la lumière est l'atout majeur de la Bretagne, grâce aux vents qui la font changer. Au Sud-Ouest, les vents la tamisent. Je l'appelle la lumière bigoudène, contrairement à la lumière du Léon, plus saturée. Mes endroits de prédilection sont le Cap-Sizun et les bords de l'Odet ».
Comment le photographe voit-il l'avenir du métier ? « Nous garderons notre place malgré la concurrence des photographes amateurs. Mais il faudra nous démarquer par notre créativité et notre expérience technique. »
Il travaille sur des tirages en digigraphie numérotés sur différents papiers. Depuis 2012, il expose à la galerie de Philippe Theallet, rue Sainte-Catherine, à Quimper. On y voit des monochromes sur les trésors de la faïencerie Henriot.
L'artiste a plein de projets en tête et dit ne jamais se reposer sur ses lauriers : il continue à démarcher sans cesse, à ouvrir les yeux et à investir dans du matériel de plus en plus sophistiqué mais vite dépassé...À noter : cet été, publication d'un numéro spécial Finistère-Sud dans les Vieilles Maisons Françaises. En octobre, sortie de Patta Negra, de Xavier Hamon, aux éditions Palantines. Bernard Galéron collabore aussi à la collection de Pascal Jaouen, et fera des images culinaires avec les chefs Henri Pellen et Guy Guilloux
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