jeudi 23 avril 2020

On ne sait plus à quel saint se vouer !

Ce titre, une forme de "boutade conjoncturelle", me permet de présenter une petite sélection de Vierges et saints en faïence de Quimper, en vente à la galerie.

En attendant de découvrir la magnifique sélection de statuettes religieuses, prévue à Ste Anne d'Auray lors de l'exposition Esprits de Faïence (croisons les doigts), voici donc quelques images et, comme toujours, vous pouvez me contacter afin d'en savoir davantage sur telle ou telle faïence.

Donc, voici de tout, en vrac, du XIXe siècle, du XXe siècle, sans aucun souci de chronologie... ou même de cohérence... une découverte en images :

Anie Mouroux, Sainte Anne, H. 26,5 cm, L. 14,5 cm, l. 8,5 cm, manufacture Henriot, années 30-40
Mater Dolorosa, H. 22,5 cm, L. 10,5 cm , l. 9 cm, manufacture HB, XIXe siècle
Notre Dame du Rosaire, H. 41,5 cm, L. 18 cm, l. 13,5 cm, manufacture Henriot, années 20-30
St Yves, H. 16,3 cm, diam. 5,6 cm, manufacture Porquier, XIXe siècle

St Joseph Priez pour nous, H. 26,5 cm, diam. 11,5 cm, manufacture Porquier - marque AP, XIXe siècle
St Corentin, H. 33,5 cm, L. 11 cm, l. 10 cm, manufacture Henriot, années 20-30
Ste Vierge, H. 18,5 cm, L. 6,5 cm, l. 5,5 cm, manufacture Keraluc, années 60-70
Emile Just Bachelet, Sainte Anne apprenant à lire à la Vierge, H. 26 cm, L. 13,5 cm, l. 9 cm, manufacture Henriot, années 30-40
Emile Just Bachelet, Sainte Anne apprenant à lire à la Vierge, H. 16,5 cm, L. 8,5 cm, l. 6, manufacture Henriot, années 30-40
Sainte Vierge, H. 28 cm, L. 10, 5 cm, l. 8 cm, manufacture Henriot, années 20-30
Ste Vierge priez pour nous, H. 32 cm, L. 11,5 cm, l. 9 cm, manufacture Henriot, avant 1922
Ste Anne, H. 28,5 cm, L. 14 cm, l. 10 cm, manufacture Henriot, années 40-60
Ste Anne, H. 17 cm, L.5,5 cm, l. 5 cm, manufacture Keraluc, années 60-80
Itron varia ar Porzou [Notre Dame des Portes], H. 43 cm, L. 14 cm, l. 12,5 cm, manufacture HB-Henriot, 1994
Contact, renseignements :
  06 61 79 40 69 - galerie@theallet.fr


vendredi 17 avril 2020

Des nouvelles d'Olivier Lapicque

Confiné dans son atelier, Olivier Lapicque se porte bien... et travaille, ce qui réjouira l'ensemble des amateurs de ses créations.
Cette publication est l'occasion de faire le point sur les gravures disponibles à la galerie (dès la réouverture) et de vous montrer, en fin de publication, quelques travaux très récents de l'artiste.

Olivier Lapicque a eu le temps de refaire le point sur ses linogravures non encore épuisées (ce qui permet de retrouver, de manière assez exceptionnelle, des gravures anciennes que l'on pensait épuisées) et de graver quelques nouvelles matrices !

Ces différentes gravures sont donc en vente et peuvent être, d'ores et déjà, réservées auprès de la galerie. Le cas échéant, une expédition pourra être faite sous emballage protecteur adapté dès que possible. (attention... nombre d'exemplaires limités). 
Chaque gravure fait l'objet d'un tirage en série limitée à 75 exemplaires, plus quelques rares épreuves d'artiste. Les feuilles mesurent, à chaque fois, les mêmes dimensions : H. 32 cm ; L. 25 cm.

Conserverie au phare
Café restaurant
Conserverie de thons
Dernière danse
Mise en bouteille au bistrot
Homme au bar au thon
Hommes aux tonneaux
Horloge pensive
Paimpolaise
Tango (pois)
Poissons bulles 2
La Belle-Îloise a également commercialisé, il y a peu de temps, un très joli coffret métal au décor réalisé par Olivier Lapicque. Ce coffret "histoire de maquereaux" vient achever la série créée par l'artiste pour la conserverie.

Enfin, Olivier Lapicque a terminé il y a quelques jours, deux panneaux décoratifs en faïence destinés à d'heureux particuliers... en voici des photos.

Contact, renseignements :
  06 61 79 40 69 - galerie@theallet.fr


vendredi 10 avril 2020

Paul Moal

Paul Moal fait partie des artistes de la galerie. Aux toutes dernières nouvelles, son confinement se déroule bien. Manifestement, il met à profit ce temps particulier pour créer, coller, voire moderniser des travaux anciens dont il n'était pas totalement satisfait.
Ce sera l'occasion de retrouver son travail dès la réouverture de la galerie !

En attendant, je publie ici le texte que j'ai rédigé l'an passé pour l'exposition de Paul Moal à la salle des fêtes de Douarnenez.

à gauche, plat diam. 35.5 cm, FAB Quimper, éd. limitée à 100, numéro 46 - à droite, assiette diam. 24 cm, Atelier du Steïr, pièce unique de la main de l'artiste, 1997.
Toutes les photographies illustrant cette publication montrent des œuvres disponibles à la vente à la galerie... aussi... n'hésitez pas à vous renseigner !


"Cette exposition est un retour aux sources pour ce natif de Douarnenez !


Tout jeune, Paul Moal s’imprègne de la vie portuaire qu’il découvre : la mer, la pêche, les marins, vont devenir, tout naturellement, les éléments forts de son imaginaire.

Marin regardant le débarquement du poisson, huile sur toile, H. 46 cm ; 38 cm
Observateur, il évolue entre les embarquements pour la pêche, le débarquement du poisson, côtoie la vie rude des marins, se familiarise avec l’entretien des bateaux ou la vie des femmes au marché. Paul est issu de ce monde, il est petit-fils de pêcheur.
D’ailleurs, et de manière très empirique, Paul Moal s’est tourné, dès l’adolescence, vers la peinture à l’huile.  Est-ce en lien avec une certaine fascination pour les artistes dont il côtoie le travail sur les ports de Douarnenez, d’Audierne ou dans la campagne environnante ?
Langoustines, pastel sur carton, H. 23 cm ; L. 15 cm
Les raisons qui vont pousser un artiste à l’expression graphique sont mystérieuses et multiples : au moins peut-on dire de Paul Moal qu’il a grandi avec cette envie !
Huile et pastel deviennent rapidement ses médiums de choix, les compagnons de sa jeunesse. Mais faute de soutiens familiaux appropriés, Paul ne peut se permettre le risque de s’engager dans la voie, très incertaine, des Beaux-Arts… il faut dans un premier temps assurer le quotidien ! Las, l’artiste se tourne vers des études scientifiques et techniques qui le mèneront au professorat.
La pêche à pied, pastel sur carton, H. 32 cm  L. 24 cm
Alors, durant ses moments libres, Paul Moal reprend les pastels et les pinceaux.
Il a cette honnêteté d’évoquer les influences sensibles dans son parcours pictural. D’abord Rembrandt et Chardin occupent l’imaginaire de ses plus jeunes années… et l’artiste confie que sa première toile vendue avait des accents bien flamands. On note, depuis cette époque, la grande évolution de son travail, la recherche de la matière épaisse et riche, la simplification des formes, le flirt avec une relative abstraction ces dernières années.

Un homard sur fond de tôle, huile et collage sur kraft, H. 43 cm ; L. 31 cm.
Mais la rencontre déterminante est certainement celle de Jean Le Merdy et de sa méthode de travail. Paul Moal s’est inscrit aux cours du soir de l’Ecole des beaux-arts de Quimper dans les années 1980 et, mieux, il est parvenu à obtenir de sa hiérarchie de ne pas travailler les lundis afin de suivre la dernière année d’enseignement du maître. Jean Le Merdy apporte deux notions fondamentales à Paul Moal : l’artiste doit devenir acteur et assumer son choix en déterminant un angle de vision à la restitution de la scène qu’il représente et, d’autre part, qu’importe le sujet tant est, avant tout, intéressant le traitement que l’artiste en fait.


Les thématiques abordées par Paul Moal s’articulent très majoritairement autour du monde maritime et, plus précisément, autour du travail. L’humain est rarement absent de son œuvre et la gestuelle en occupe une part importante. Cette sensibilité à une humanité maritime englobe aussi le monde de la « royale », les matelots aux pompons rouges et aux vareuses si graphiques, mais aussi les navires pavoisés.
Parasols et planche à voile, huile et collage sur toile, H. 41 cm ; L. 33 cm

Ce monde du travail maritime fait écho à son histoire personnelle, à sa fréquentation des ports et des bateaux. Maintes fois vus au travail, Paul recherche avec obstination la justesse de la ligne graphique d’une attitude des pêcheurs, transcrite à travers le pastel ou l’huile.
Pour autant, le travail de Paul Moal ne cherche ni à avoir une vocation ethnographique, ni à pasticher une époque révolue : il est le fruit d’un observateur attentif et empathique."

Contact, renseignements :
  06 61 79 40 69 - galerie@theallet.fr

mardi 7 avril 2020

Odetta - grès d'art quimpérois

Il ne se passe pas un seul mois sans que l'on m'interroge sur les grès d'art "Odetta". Voici l'occasion de préciser, brièvement, ce que sont ces grès !

Après la Première Guerre mondiale, Jules Verlingue prend formellement la direction de la manufacture HB à Quimper. Jules Verlingue, lorsqu'il dirigeait la Faïencerie de la Madeleine à Boulogne-sur-Mer, avait eu l'occasion de produire des grès d'art de grand feu.

Arrivé à Quimper, Jules Verlingue apporte une modernisation de l'outil de production et de nouvelles techniques (notamment le coulage). Il s'entoure pour ceci d'un personnel qualifié issu de Limoges ou de l’École de Sèvres et de nouvelles gammes sont expérimentées.

Parmi celles-ci, des essais de décors sur faïence, mais aussi des essais allant dans le sens de la nature même de la terre de Toulven (anse de l'Odet) qui, avant tout, est une terre à grès.

Le 12 mai 1922, la marque Odetta est déposée. De nouvelles formes, parfois complexes, sont élaborées, l'appel aux artistes sert ce renouvellement créatif et... un nouveau type de décoration est mis en place. Les contours des décors sont tracés au pinceau à l'oxyde de manganèse. Ainsi, des réserves sont formées... celles-ci seront remplies par des émaux posés à la goutte.

La qualité des grès Odetta se juge, notamment, au maintien des émaux dans ces réserves de manganèse... autant dire que les coulures n'étaient pas recherchées par la manufacture.

Si le dépôt de la marque est fait en 1922, la fabrication des grès Odetta commence réellement le 29 mars 1926. 

La grande époque de création et de production des grès Odetta s'échelonne donc entre 1926 et les débuts de la seconde guerre mondiale. Si la production reprend après la guerre, notamment pour le marché américain, force est de constater que l'adéquation entre ce style art déco et l'époque n'est plus là... Grand spécialiste de ces grès, Jacques Glérant, un collectionneur malheureusement disparu, datait plus précisément la période de création (non pas d'édition) des grès Odetta de 1926 à 1932 ! Force est de reconnaître qu'en 1932, les manufactures quimpéroises sont pleinement touchées par la crise et que la production Odetta est fort couteuse.

De nombreux artistes de l'époque ont créé pour cette gamme : René Beauclair, Georges Brisson, Paul Fouillen, Louis Garin, Georges Renaud... Mais, bien souvent, les décors ne sont pas associés, malgré leur complexité et leur réussite, à un nom d'artiste créateur et, de fait, le nom du créateur n'apparaît pas toujours sous la pièce...

Mais... comment reconnaître des grès Odetta ? Idéalement, au dos ou dessous figure le nom de la manufacture, le lieu de création et le nom de la "marque", c'est à dire "HB Quimper Odetta". Idéalement toujours, s'ajoutent deux séries de nombres, le premier de ces nombres est une référence à la forme, la seconde, au décor.

Jusque là, tout semble clair, mais l'époque n'était pas aux normes rigoureuses... Nombreux sont les grès Odetta pour lesquels manque l'un des deux nombres, pour d'autres, le peintre, étourdi, s'est trompé dans la numérotation... Enfin, un certain nombre de grès ont été commandés par des marchands de diverses régions françaises, qui ne souhaitaient pas voir apparaître sous leurs produits une référence à la Bretagne. Des contremarques apparaissent ainsi, comme "Lourdes" ou "Rocamadour" récemment constatées sur des Odetta en vente à la galerie.

Certains Odetta portent une marque "G" en creux, manuelle ou imprimée au tampon, sous la pièce. Cette marque n'est pas systématique. Elle se retrouve essentiellement sous les céramiques donc les formes existaient à la fois en grès et en faïence. Les biscuits étant difficiles à discerner, la marque "G" permettait aisément de bien discerner les biscuits de grès.

Où voir des grès Odetta ?

Des la réouverture des musées, vous pourrez retourner au Musée de la Faïence de Quimper et au Musée départemental breton. Pour accéder directement à la recherche par le mot clé "Odetta" dans l'inventaire du Musée breton, cliquez ici. A voir également, les Odetta dans les collections du Musée de Bretagne, à Rennes, en cliquant ici.
Les deux premiers musées présentent, dans le cadre de leurs parcours permanents, des Odetta significatifs.

Pour en savoir plus :


Odetta / Les grès d'art de Quimper - Bernard Verlingue - 160 pages - éd. Palantines / Musée de la Faïence de Quimper - en vente à 10 euros à la galerie et au Musée de la Faïence de Quimper


 Odetta - Jacques Glérant, Bernard Jules Verlingue - 74 pages - broché - éd. Amis du Musée de la Faïence de Quimper - épuisé

 Mais aussi :


Trois siècles de faïences - article Odetta par Gilbert Le Meur, p. 170-177 - broché - éd. Ouest-France / Ville de Quimper.

 La céramique artistique de Quimper - Antoine Lucas - 144 pages - relié sous jaquette - éd. Palantines - épuisé

Encyclopédie des céramiques de Quimper - volume III - Philippe Théallet, Bernard Jules Verlingue - 512 pages - relié - éd. de la Reinette.

Une lectrice du blog m'a fait parvenir un cliché d'un modèle que je ne connaissais pas... Manifestement, ce beau décor est une création de Paul Fouillen. Merci à vous pour ce partage !


Contact, renseignements :
  06 61 79 40 69 - galerie@theallet.fr