Merci à Eliane Faucon-Dumont pour cet article ! (Copyright Le Télégramme)
En attendant la réouverture de sa galerie, Philippe Théallet fait des découvertes.
Le 19 mai prochain, Philippe
Théallet (ré) ouvrira sa galerie située rue Sainte-Catherine à Quimper.
La fin d’un confinement durant lequel le galeriste a mis au jour
quelques trésors enfouis dans ses réserves.
« Pendant ces longs mois de confinement, j’ai établi de nouveaux
contacts avec mes clients, confectionné de nombreux colis, pris bon
nombre de photos pour dresser comme un inventaire des œuvres qui
dormaient dans les réserves », commence Philippe Théallet. « Après ces
périodes très déstabilisantes de confinement, je me suis demandé s’il
n’y avait pas une autre manière de travailler. C’était tellement
frustrant ce manque d’échanges « en visuel », qui ont toujours fait de
la galerie un endroit vivant. » Heureusement, il y a internet et le
galeriste « rencontre ses habitués » par écran interposé. « Parfois,
très tard le soir, au début de la nuit ». « Les jours filaient, à tel
point que j’oubliais si nous étions samedi, dimanche ou mardi »
Saisir un moment
Pour sortir de sa solitude, Philippe
Théallet fouille dans les œuvres qu’il possède, installe son appareil
photo « pour ne rien perdre d’un moment » et va parfois de surprises en
surprises. « J’ai ressorti des pièces que j’avais complètement oubliées
comme cette soucoupe et sa tasse fabriquées à la fin de la Grande Guerre
chez Henriot ». Ces deux objets, aux couleurs bleues et jaunes de
Quimper, sont décorés de Bleuets, emblèmes des soldats de 14-18. Une
Alsacienne, portant la coiffe traditionnelle, orne la tasse. « Ces
pièces n’étaient pas destinées à être vendues en Bretagne mais en
Alsace. Une assiette, signée Pierre Fouillen, fait également partie de
ces pièces de la collection « éditions régionales de la manufacture
HB ». Elle ne porte aucune mention de son origine quimpéroise, elle a
été spécialement confectionnée pour être vendue dans les Pyrénées ».
Grès d’Art Odetta
Philippe
Théallet montre aussi plusieurs faïences dans le style Odetta. « Après
la Première Guerre mondiale, Jules Verlingues dirige la manufacture HB à
Quimper, il va moderniser les techniques de fabrication, embaucher des
techniciens et inventer un style nouveau fait de traits, garni
d’émaux ». « La grande époque des grès Odessa, dit encore Philippe
Théallet, se déroule entre la fin de la Guerre 14-18 et le début de la
Deuxième Guerre mondiale ». Ces vases, ces porte-parapluies, aux motifs
de l’Art Nouveau font la joie du galeriste qui pourrait leur donner une
place de choix lors de la réouverture de la galerie.
Enfin,
Philippe Théallet parle non sans émotion de Pierre Toulhoat, évoque la
personnalité de cet artiste très éclectique dont il apprécie le travail.
Il n’oublie pas René Quéré, créateur de pièces uniques remarquables.
Lors
de cette « rentrée », les familiers du lieu retrouveront par ailleurs
des toiles d’artistes souvent montrés, comme celles de Patrice Cudennec.
Mais il se pourrait qu’il y ait quelque chose de changé dans la
galerie : un petit air frais et nouveau teinté de la joie des
retrouvailles.
Pratique
Galerie Philippe Théallet, 13, rue Sainte-Catherine à Quimper. Tél. 02 98 90 18 22. Site : https://www.theallet.fr/
Contact et renseignements :