Rappelons qu'Antoine Le Bihan a créé, en collaboration avec la Faïencerie d'Art Breton, d'intéressantes céramiques :
L'histoire prend fin pour Le Bihan Vitraux.
Faute de commandes, l'atelier vient d'être liquidé. Il poursuivait une activité lancée sous la Révolution.
Antoine Le Bihan, qui emploie actuellement quatre artisans-verriers, attribue la situation au code des marchés publics : « C'est systématiquement le moins-disant (N.D.L.R. le moins cher) qui est retenu, ce qui veut dire des matériaux de moindre qualité... Les premiers surpris de la liquidation sont la Direction des affaires culturelles et l'Architecte des bâtiments de France. »
L'atelier avait restauré l'an passé la verrière de la Passion, à l'église Saint-Mathieu. Une verrière du XVIe siècle, signée Le Sodec, un artisan-verrier dont l'atelier quimpérois a restauré plusieurs vitraux en Cornouaille.
Le Bihan Vitraux travaillait dans toute la Bretagne. La palette de verres qu'il utilisait va à présent être dispersée dans la liquidation : « C'est une collection qui disparaît alors qu'il n'y a que quelques ateliers en France à disposer d'un pareil ensemble. »
Antoine Le Bihan compte pour sa part continuer son métier d'artisan-verrier au service d'autres entreprises. Mais ce ne sera pas à Quimper.
Le journal Le Télégramme revient également, sous la plume d'Éliane Faucon-Dumont, sur cette information dans son édition du 9 septembre 2009 :
Le Bihan - Crépuscule sur les vitraux
Vendredi soir, la SARL JP Le Bihan, fermera ses portes. Pour les maîtres-verriers, héritiers d'un savoir-faire séculaire, c'est la fin d'une histoire commencée dans le Léon en 1791.
Des restaurations
L'atelier, situé à deux pas du halage, est plein de cartons, de morceaux de vitraux, de photos, de noms, de souvenirs. «Avec nos cinq salariés, nous avons réalisé de nombreuses restaurations, sauvés des vitraux de valeur inestimables, créé de nouveaux modèles. Ma première restauration, raconte Antoine Le Bihan, remonte à 1984. Benjamin Mouton, alors architecte des Bâtiments de France, m'a demandé de refaire le vitrail dit de "La Passion", à l'église de Guengat. J'achève mon travail de maître-verrier à La Martyre, dans le nord Finistère. Mon plus beau souvenir est lié à la restauration des vitraux de la cathédrale de Quimper et en particulier, du vitrail de "La Crucifixion". L'original se trouvait à Castelnau-Bretenoux, dans le Lot. Réalisé au XVe siècle, ce vitrail a été déplacé, revendu à un antiquaire, appartenu à un chanteur connu qui en a fait don à l'État. Je l'ai restauré à l'identique. C'est l'une de mes fiertés». Des fiertés, Antoine Le Bihan en a d'autres. Il faut l'entendre raconter comment, sans rien déplacer, enfermé dans un édifice, il a patiemment redonné sa jeunesse à une pièce unique, comment un visage ancien est sorti de l'ombre grâce à un travail minutieux. L'entreprise fermée, c'est tout un savoir-faire qui disparaît. Pourtant, insiste le maître-verrier, il reste bien des restaurations à faire en Bretagne et ailleurs. Des chefs-d'œuvre vont disparaître, faute de crédits et de volonté politique...
À la télé
L'an prochain, l'émission «Des Racines et des Ailes» reviendra sur l'histoire et les travaux de la famille Saluden-Le Bihan. Les réalisateurs ont passé, au printemps dernier, de longues heures dans l'entreprise. Ce sera le dernier souvenir, la dernière page d'une grande histoire.
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