jeudi 3 mai 2012

Georges Le Fur - Exposition à Quimperlé

L'excellent graveur Georges Le Fur (présenté en permanence à la galerie) est actuellement en exposition à Quimperlé à la galerie du Présidial. Son exposition se tient jusqu'au 3 juin prochain et rencontre un succès mérité !
Pour plus d'informations pratiques sur cette exposition, je vous invite à faire un tour sur le blog consacré aux expositions municipales de Quimperlé, ce qui vous permettra notamment de feuilleter le dossier de presse.


La presse a relaté le vernissage de cette exposition (Le Télégramme 14 avril 2012) :

Georges Le Fur - Ses exodes dans le havre du Présidial

Une nouvelle exposition s'est ouverte hier soir au Présidial, et elle devrait être très courue, car l'artiste invité est le graveur lorientais Georges Le Fur, qui bénéficie en Bretagne... et ailleurs, d'une belle notoriété.

Ne dites pas à Georges Le Fur qu'il est graveur; en réalité, il est écrivain. Bon, on force un peu le trait en assénant la chose, mais quand même... D'abord, chacune de ses gravures sur bois est unique: il n'a aucune envie de la reproduire telle quelle, sans aucun rajout, à 50 ou 100 exemplaires. Et puis, l'artiste raconte en fait des histoires; pas forcément drôles, puisqu'il s'agit d'exodes. Cela fait des années qu'il travaille ce thème, qu'il l'approfondit, qu'il le creuse avec ses gouges... et l'inspiration semble infinie. Il est tellement «écrivain» qu'à côté des œuvres exposées au Présidial, des phrases poétiques sont inscrites sur les cimaises: «À son sujet, tout ce qu'on pourrait mentionner est qu'un jour, il partit de chez lui»; «Avec les pierres, un monde se ronge d'être comme moi, de nulle part»; «Le tumulte partout, et lui, debout, face à l'inconnu»...

Des cohortes humaines

Sa façon elle-même d'entamer une nouvelle gravure ressemble à celle d'un romancier: il dessine d'abord des animaux fantasmagoriques en errance, et des oiseaux prêts à l'envol et des cohortes de silhouettes humaines en marche; et au loin, ces cimes qu'il faudra peut-être franchir. Avec partout ce chiffre magique qui rassure ou angoisse, c'est selon: le chiffre 7. Il faut dire que la technique utilisée, celle du bois perdu, comme il l'expliquait encore hier soir, le force à imaginer son œuvre dès le début, à «procéder couche par couche, couleur par couleur, à travailler la matière à l'aide de gouges. À chaque couleur, le bois est creusé, si bien que dès la première étape du processus de création, il est "perdu"».

Bientôt Fukushima...

Bien sûr, dans ses œuvres, il ne s'agit pas d'un vrai récit circonstancié. Tout est seulement suggéré: les exodes du passé et du présent sont tellement pluriels. Sa prochaine source d'inspiration, nous confiait-il hier soir, sera sans doute l'évacuation des habitants de Fukushima. Avec ce grand voyageur qui a traversé en voilier l'Atlantique-Nord et arpenté les continents dont l'Afrique (il est même né à Dakar en 1955), les déplacements humains plus ou moins forcés ne pouvaient qu'entrer en résonance. Et ce qui frappe aussi, c'est son goût pour les couleurs, parfois très sombres, mais bien souvent éclatantes. L'arc-en-ciel planétaire semble lui servir de palette.
 

Pratique L'exposition se tient jusqu'au 3 juin dans la galerie du Présidial, rue Brémond-d'Ars. Ouvert tous les jours, sauf le mardi, de 14h30 à 19h. Entrée libre. 

Jean-Jacques Baudet - Le Télégramme

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