Aujourd'hui même, "Le Télégramme" propose une visite de la demeure d'Yvonne Jean-Haffen à Dinan, "La Grande Vigne"... Un lieu privilégié et riche de souvenirs, un endroit au charme indéniable. Si vous passez par Dinan...
cliché "Le Télégramme"
Yvonne Jean-Haffen. Le paradis en bord de Rance
Surplombant la Rance, la maison de la Grande Vigne et son délicieux parc ont été le théâtre du bonheur de vivre d'Yvonne Jean- Haffen, amie de Mathurin Méheut. C'est aujourd'hui un musée qui rend hommage à sa profusion créatrice.
«Je ne m'attardais pas dans la maison. Le jardin m'attirait par son mystère. Des ronces, des orties, des plantes folles l'envahissaient. Mais au milieu de ces broussailles, des roses apparaissaient dans la verdure», écrit Yvonne Jean-Haffen à propos de la Maison de la Grande Vigne. Le temps n'a pas rompu le charme irrésistible de ce parc pentu. Au fur et à mesure de la montée par les escaliers et les terrasses à flanc de coteaux, le regard, suspendu entre le ciel et l'onde, embrasse le port de Dinan et la vallée de la Rance. Le sommet de cette petite ascension tient toutes ses promesses. Assaillie par la sauvagerie maîtrisée de la végétation, bombardée de couleurs florales, la grande maison de pierre est une redoute accueillante pour l'ombre fraîche et la douceur.
Un «paradou» réconfortant
Yvonne Jean-Haffen, peintre très tôt reconnue pour la qualité et la variété de son oeuvre, est âgée de 42ans lorsqu'elle tombe amoureuse de ce verger paradisiaque déjà centenaire. Nous sommes en 1937. Vers l'est, de l'Allemagne au Japon, les orages s'amoncellent. Yvonne Jean-Haffen va pourtant s'ingénier à faire de la beauté, de la tranquillité et de l'amitié, des remparts contre la barbarie. Mathurin Méheut, son ami et maître, qu'elle admire jusqu'à copier sa boulimie de peindre et sa technique polymorphe, apprécie en esthète et en «vieux camarade» le confort de cette maison où «les journées passent comme des ombres». Entre 1941 et 1943, alors qu'il enseigne à l'école des beaux-arts de Rennes, il goûte à Dinan aux charmes des promenades à bicyclette, des terrasses sur les quais et des soirées amicales. De la maison de la Grande Vigne, dont il a confectionné la girouette en forme de pie picorant du raisin, il confie à sa chère élève:«Vous ne savez pas combien l'image du paradou est douce et réconfortante, bienfaisante à un artiste».
La chambre de l'ami
Les reliefs de ce bonheur balisent ce qui fut le domaine d'Yvonne Jean-Haffen pendant soixante ans: terrasse surplombant la rivière, où le vin blanc devait avoir une saveur exceptionnelle; salle à manger, dont fresque, meubles et objets «faits maison» expriment le savoir-faire artistique de la maîtresse des lieux; arrière-cour toute méditerranéenne avec l'appentis équipé d'un âtre accueillant; sans oublier l'atelier, véritable puits de lumière ayant pignon sur bois. Mais de tous ces lieux de mémoire, le plus émouvant est peut-être la chambre d'amis, ou plutôt de l'ami. Sur la porte, derrière laquelle est accrochée une éclatante toile japonaise, Méheut a peint son monogramme «MM». On peut y voir le remerciement d'un homme vieillissant qui goûte le cadeau d'amitié qui lui a été fait. À moins que, par ce geste, il n'ait voulu donner à cette maison inspirée le statut de chef-d'oeuvre qui lui revient.
Un «paradou» réconfortant
Yvonne Jean-Haffen, peintre très tôt reconnue pour la qualité et la variété de son oeuvre, est âgée de 42ans lorsqu'elle tombe amoureuse de ce verger paradisiaque déjà centenaire. Nous sommes en 1937. Vers l'est, de l'Allemagne au Japon, les orages s'amoncellent. Yvonne Jean-Haffen va pourtant s'ingénier à faire de la beauté, de la tranquillité et de l'amitié, des remparts contre la barbarie. Mathurin Méheut, son ami et maître, qu'elle admire jusqu'à copier sa boulimie de peindre et sa technique polymorphe, apprécie en esthète et en «vieux camarade» le confort de cette maison où «les journées passent comme des ombres». Entre 1941 et 1943, alors qu'il enseigne à l'école des beaux-arts de Rennes, il goûte à Dinan aux charmes des promenades à bicyclette, des terrasses sur les quais et des soirées amicales. De la maison de la Grande Vigne, dont il a confectionné la girouette en forme de pie picorant du raisin, il confie à sa chère élève:«Vous ne savez pas combien l'image du paradou est douce et réconfortante, bienfaisante à un artiste».
La chambre de l'ami
Les reliefs de ce bonheur balisent ce qui fut le domaine d'Yvonne Jean-Haffen pendant soixante ans: terrasse surplombant la rivière, où le vin blanc devait avoir une saveur exceptionnelle; salle à manger, dont fresque, meubles et objets «faits maison» expriment le savoir-faire artistique de la maîtresse des lieux; arrière-cour toute méditerranéenne avec l'appentis équipé d'un âtre accueillant; sans oublier l'atelier, véritable puits de lumière ayant pignon sur bois. Mais de tous ces lieux de mémoire, le plus émouvant est peut-être la chambre d'amis, ou plutôt de l'ami. Sur la porte, derrière laquelle est accrochée une éclatante toile japonaise, Méheut a peint son monogramme «MM». On peut y voir le remerciement d'un homme vieillissant qui goûte le cadeau d'amitié qui lui a été fait. À moins que, par ce geste, il n'ait voulu donner à cette maison inspirée le statut de chef-d'oeuvre qui lui revient.
Jean-Luc Germain
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